Sois un homme et tais-toi !
- Estelle Lévêque
- 10 mars 2018
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 mars 2022

Tout au long de notre master, nous avons eu la réalisation de deux documentaires : en première année, il était collectif et j'avais travaillé sur l'hypnose thérapeutique avec un groupe de six autres étudiants. La deuxième année, avec Cassandre (à gauche sur la photo), nous avons travaillé pendant toute l'année sur le tabou du viol subi par les personnes de sexe masculin. Cette dénomination permet de n'exclure aucune tranche d'âge, ainsi nous avons pu aborder l'inceste ou les agressions subies par les adultes.
Après une veille documentaire réalisée sur plusieurs thématiques : la définition légale du viol à travers le monde, les questions autour de la masculinité et de la virilité ou encore les réalités traumatiques liées à cette agression ; nous avons entrepris de trouver des victimes pour leur demander leur témoignages.
Tout au long de cette année scolaire, nous avons donc parcouru la France pour rencontrer des professionnels (juristes, gendarmes, psychologues), des associations d'aide aux victimes et des victimes, notamment lors des Assises contre les violences sexuelles. Organisées au sein du Sénat, nous avons pu rencontrer des personnes qui ont accepté de nous parler librement de ce qu'ils avaient vécu. Certaines rencontres ont été particulièrement marquantes : Edouard Sigward, François Devaux, Sébastien Boueilh nous ont confié ce qu'ils avaient vécu et surtout les combats qu'ils menaient aujourd'hui pour éviter que de telles agressions soient réitérés ou du moins, que les victimes soient mieux considérées.
Nous avons aussi eu l'opportunité de discuter avec des spécialistes des questions de genre comme l'historien Georges Vigarello ou la sociologue Alice Debauche. Ces experts nous ont apporté des réponses aux problématiques de représentativité ou de virilité. Car si la femme est facilement considérée comme une victime, un homme rencontrera davantage de difficultés à raconter ce qui lui est arrivé, si la tendance commence à changer : les évolutions sociétales sont lentes.
Un travail techniquement épuisant
Une fois toute la matière récupérée, nous devions le mettre en forme. Si les chapitres étaient déjà prêts, nous les avons redivisé en trois parties chacun afin de ne pas perdre le lecteur. Nous nous sommes réparties le travail le mieux possible, selon les appétences de l'une et de l'autre. Si Cassandre a réalisé beaucoup de montage vidéo pour y incruster des citations, j'ai réalisé une bonne partie de la mise en page et de l'interactivité du documentaire.
L'année précédente, j'avais déjà pris en main RacontR. Mais les besoins n'étaient pas exactement les mêmes, il a donc fallu trouver des solutions alternatives et fonctionnelles. Là encore, la solidarité étudiante a pris le relai et nous nous aidions dans la promotion pour réussir le maximum de choses. En effet, nos professeurs nous avaient dégagé beaucoup de temps pour réaliser ce documentaire et nous avions tout le matériel mis à disposition : il n'y avait plus qu'à.
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